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Projets et paysages
22 janvier 2008

Rencontre brutale avec la ville

Oued_carte_oued_et_ville_3L’exode rural que connait aujourd’hui le Maroc engendre l’arrivée de populations rurales en périphérie des grandes villes. La médina étant aujourd’hui surpeuplée, à l’est se développent des formes d’habitats précaires (douars). Il existe de manière générale une véritable pression foncière, les promoteurs achètent les terrains sur la rive Est de l’oued pour construire de nouveaux logements.


L’oued est un lieu de passage important pour les habitants des douars et des quartiers de la rive droite qui se rendent dans la médina, centre religieux et d’activités économiques. Il longe Marrakech sur environ 8 km. Sa caractéristique principale est le rythme irrégulier de ses débits.Temporaire, il ne coule dans Marrakech que lorsque la pluviométrie du bassin versant dépasse le seuil des 40 mm. Son rythme est étroitement lié au climat de Marrakech (240 à 400 mm/an) avec des orages violents atteignant 50 mm en une heure. La saison froide se déroule d’octobre à mai avec des périodes de forte pluie (en Novembre-Décembre et Mars-Avril) qui engendrent des crues plus exceptionnelles pouvant devenir catastrophiques lorsque les habitations sont installées dans le lit majeur de l’oued.

Le 27 avril 1982, une crue (débit 130 m3/s ) provoque la destruction d’une centaine d’habitations. D’autres crues importantes de la même importance ont été observées par les habitants du quartier Sidi Youssef Ben Ali en 1954, 1967 et 1971 puis en 1986, 1987, 1988, 1989. Le débit que peut véhiculer l’oued suite au curage de 1986 est de 110 m3/s. Nouvelle crue en 1994 : débit évalué à 70 m3/s. Dégâts : 8 logements effondrés, 75 menacés d’effondrement, et autres dégâts matériels divers.

Les berges de l’oued Issil sont naturelles, même lorsqu’il traverse la ville. Les eaux qui le parcourent érodent ses flancs et dessinent des courbes sinueuses. Sa profondeur et sa largeur varient tout au long de son parcours le rendant à certains endroits infranchissable sans la présence d’un pont tandis que plus loin, on descend à pied dans son lit mineur.

On observe une certaine concurrence entre l’oued et la ville. Les déchets rejettés par les habitants forment de nouvelles berges qui enserrent l’oued. Lorsque l’eau coule, à l’inverse elle érode ses berges et tente de retrouver l’espace dont elle a besoin pour circuler. Mais sa dynamique est différente des flux de déchets réguliers. Il peut ne pas y avoir d’eau pendant plusieurs années, puis une crue violente ne pouvant être évacuée provoquera des inondations considérables.

L'oued Issil continue sa route vers le nord jusqu'à l'oued Tensift.

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